Le tour des Fiz et aiguilles rouges

Ce trek a pour cadre un espace minéral calcaire exceptionnel, nous entrons là, dans un univers totalement à part. Cette citadelle de calcaire érodé est presque inaccessible. Imaginez un vaisseau de taille gigantesque remonté du fond de l'océan par les forces de surrection au moment de la création des Alpes et qui, à défaut d'atteindre les altitudes de son prestigieux voisin, en l'occurrence le massif du Mont-Blanc, s'en vient quand même tutoyer les 3000m, proposant au randonneur contemplatif de nombreux belvédères d'où il est possible de déguster de larges panoramas sur la région. Peu connu du tourisme de masse (le GR5 Hollande-Méditerranée ne fait que le traverser l'espace-temps d'une seule journée...), le massif des Fiz, au sein duquel se situe le Désert de Platé, dispose d'atouts majeurs : outre les paysages étonnants et anachroniques, on côtoie une faune variée et peu farouche (toute la zone fait partie d'une réserve intégrale), une flore en juin aux multiples déclinaisons, mais attention, l'eau y est rare car c'est bien connu sur ces reliefs calcaires : tout ce qui vient du ciel tombe directement dans le tréfond de ces coulées de surface et ne réapparaît que plus loin dans la vallée.

Au sortir du massif des Fiz, on rentre dans un univers minéral totalement différent puisque l'on passe du calcaire au cristallin, du gneiss en l'occurrence, chargé en oxyde de fer qui lui donne cette couleur caractéristique. Les aiguilles sont plus acérées, plus élancées. Par contre, une constante entre ces deux mondes, les paysages sont toujours aussi magnifiques et les bouquetins toujours bien présents. Ce circuit, à deux pas du Mont Blanc, offre surtout aux randonneurs l'opportunité de se retrouver hors des sentiers battus, parfois sur des itinéraires techniques, loin de la foule, bref en immersion et connexion complètes avec la montagne. Les refuges à taille humaine finissent de séduire les marcheurs. En fait, nous avons ADORÉ !